54èmes Journées de Biologie Clinique Necker

Paris, Institut Pasteur, 16 – 18 janvier 2012

Les Journées de Biologie Clinique ont, cette année encore, réuni plus de 100 biologistes autour de sujets d'actualités.

3 Thématiques ont été abordées :

  • Nouveaux antithrombotiques : faut-il une surveillance biologique ?
  • Intérêt des D-Dimères dans la prise en charge de la Maladie Veineuse ThromboEmbolique
  • Hématologie physiologique de la grossesse.

Nouveaux antithrombotiques : faut-il une surveillance biologique ?

Les nouvelles molécules apportent un confort indéniable au patient.
Néanmoins les interférences avec les tests de coagulation vont compliquer l’interprétation. L’allongement des tests globaux est variable, il dépend du réactif utilisé et de l’heure du prélèvement. La variabilité interindividuelle est élevée et multifactorielle :

  • l'insuffisance rénale
  • l'insuffisance hépatique
  • l'âge
  • le sexe
  • les interactions médicamenteuses
  • deux protéines : la Glycoprotéine P (P-Gp) et le Cytochrome P450 3A4 peuvent influencer la concentration de l'anticoagulant.  

Des tests permettant de doser ces nouvelles molécules sont disponibles.

Intérêt des D-Dimères dans la prise en charge de la Maladie Veineuse ThromboEmbolique (MVTE)

Dans le diagnostic de l’Embolie Pulmonaire (EP), les D-Dimères ont une très bonne valeur d’exclusion.
Néanmoins pour certaines populations : patients âgés, cancer, grossesse…, le dosage des D-Dimères est sensible, mais non spécifique. Ainsi dans le cancer, 2/3 des patients ont des D-Dimères élevés sans pour autant présenter une EP. Pour la grossesse, des seuils spécifiques permettant d'augmenter la spécificité tout en gardant une bonne sensibilité, commencent à être définis.
De même, plus le patient est âgé, plus la spécificité diminue. On peut imaginer des seuils ajustés en fonction de l’âge.
R.A. Douma1 propose un seuil calculé comme suit : Au-delà de 50 ans, le cut-off D-Di en ng/mL = âge x 10.
Par exemple, pour un patient de 75 ans on prendra 750 ng/mL de cut-off au lieu de 500 ng/mL. On gagne en spécificité sans perdre en sensibilité. Dans tous les cas, il faut bien calculer la probabilité clinique du patient avant de doser les D-Dimères.

Hématologie physiologique de la grossesse

Des modifications hormonales majeures protègent les femmes enceintes d’une hémorragie de la délivrance, mais prédisposent aux accidents thromboemboliques.
On observe des modifications de l’hémogramme et de l’hémostase qui vont dans le sens d’une hypercoagulabilité graduelle au cours de la grossesse jusqu'au post-partum. Les paramètres suivants sont modifiés :

  • les plaquettes
  • facteurs de la coagulation,
  • les inhibiteurs de la coagulation
  • le système fibrinolytique

Au moment du post-partum, le risque thrombotique est maximal et il n’est pas compensé par l’anémie ou la thrombopénie car les plaquettes sont activées. Cependant, le risque hémorragique de la délivrance reste supérieur au risque thrombotique.

Ainsi, les présentations ont été très complètes basées sur des données concrètes et de la bibliographie.

En Janvier 2013, les prochaines journées de Biologie Clinique Necker auront lieu à l'Institut Pasteur.